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22/07/2011

31 - La vie est une chienne

     La santé de Georges ne tenait qu'à un fil . Il y avait des hauts, il y avait des bas . Je l'accompagnais aux visites, examens et autres rendez-vous médicaux, jusqu'au jour où ... il n'y eut plus d'autre solution qu'une opération de l'organe qui se montrait déficient .

     Cette opération était ce qu'il pouvait y avoir de pire pour un séducteur comme Georges . Il avait été comme foudroyé dans sa virilité et, si je n'avais pas été près de lui, je ne sais s'il aurait eu le courage de continuer à vivre . Comme celle de la prostate, l'ablation de la vessie chez un homme est une mutilation castratrice . Mais avec philosophie, Georges se fit très vite une raison et trouva des compensations dans l'affection que je lui portais et qu'il me rendait bien, ainsi que dans une boulimie de lecture et de mots croisés qui constituait une grande part de ses occupations . Cependant, en proie à des moments de découragement, je l'entendis plus d'une fois murmurer cette phrase qui me faisait réfléchir :

 "Je voudrais retourner dans le ventre de ma mère" ...

Pour lui, peut- être, le fil se détricotait-il ? A ce moment-là, je ne me posais pas toutes ces questions .

     Malgré tout, la vie reprit le dessus . Il me fallut beaucoup de courage et de dévouement pour surmonter cette nouvelle épreuve et j'allais épauler Georges durant les quelques années qui lui restaient à vivre, "contre vents et marées" et quoique certains ou plutôt "certaines" aient eu à en dire .

à suivre ...

 

 

   

 

    

 

08/07/2011

30 - Le fil de la vie

      Georges n'avait pas gardé son chien blanc et rose . Il n'avait plus la patience nécessaire pour élever un jeune Bull-Terrier, ce qui demandait beaucoup d'attention et de soins . Lui-même avait besoin de soins et d'attention . Bientôt, je revins plus près de lui et il s'en trouva heureux .

     Durant la saison d'hiver, morte saison dans le nautisme, le magasin fermait pour une période de plusieurs mois, ce qui me permit de retourner auprès de Georges . Mon patron avait été un peu déçu que je ne poursuive pas au Chantier Naval situé plus loin dans les terres, en attendant la réouverture de la boutique, mais je n'avais pas le permis de conduire, ce qui compliquait un peu les choses . On ne peut pas être au four et au moulin .

    Je laissai donc de côté mon petit appartement dans le Var où, progressivement, la pièce principale s'était transformée en une sorte d'atelier . Je n'avais pas résisté longtemps à l'attraction d'un penchant naturel, la peinture sur verre et me livrais avec délice à l'exercice de cet art, minutieusement, passionnément, inlassablement .

    En revenant chez Georges, il ne tarda pas à demander pour mon plus grand plaisir, de repenser la décoration de la chambre où désormais, il dormait seul dans un lit d'une personne, à tête et pieds relevables électriquement . Dans un grand magasin de bricolage, on acheta les fournitures nécessaires aux travaux : du bois, de la peinture, de la toile, des galons . Je me mis à l'oeuvre et, lorsque le travail fut terminé, on pouvait admirer dans l'un des coins de la chambre, posées sur des étagères, les statuettes qu'avait tant chéri la mère de Georges .

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                                                   JL.

     Au "Soledad", d'agréables relations s'étaient instaurées avec nos voisins d'à côté et du dessus et, de la terrasse ensoleillée, des bavardages quotidiens agrémentaient le fil de la vie qui se tricotait, laissant déjà, hélas, entrevoir le bout ... Presque tous les soirs comme de coutume, dans un climat de bonne humeur, nous avions droit à la visite du fils de Georges et de cette, ch ère "Dan". Ah, celle-là ! Je lui réserve un chien de ma chienne ! ...

     ( N'aie pas peur, lecteur, la méchante sorcière, ce n'est pas moi ! ) 

à suivre ...

 

21/06/2011

29 - Le Soledad

 

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Georges ( à droite ) et moi ( à gauche )

avec nos chers et fidèles amis

Le chanteur Pierre Provence et sa femme (au centre)

au "Soledad" à Marseille

 

     Dans sa nouvelle Résidence, "la solitude" n'était pas trop pesante et Georges semblait avoir retrouvé un peu de goût à la vie . Quand on n'est pas mort soi-même, il faut bien continuer à vivre ... A défaut d'une "chaleureuse famille", de charmants voisins l'entouraient et très vite, des liens s'étaient noués avec certains d'entre eux . Il s'était recréé un espace conforme à son bon goût et, en homme raffiné, soignait les détails, réinstallant les choses harmonieusement, comme à Paris mais dans un cadre plus moderne . L'attachement au confort de la maison si particulier dans les pays nordiques, avait remplacé sa désinvolture habituelle, ce qui ne manquait pas de m'étonner . La vie d'artiste était bel et bien derrière !

     Une vie presque "normale" occupait les journées de Georges . Toujours très dynamique dans sa belle Toyota rouge, il s'empressait de faire des courses au supermarché "Bonneveine", incognito . Il adorait cuisiner et était devenu un parfait homme ... d'intérieur ! Lequel d'ailleurs était particulièrement soigné, une personne venant régulièrement pour les tâches ménagères qui le rendaient vite débordé .

     Les visites quotidiennes de son fils et "Dan" - elle avait pris du galon semblait-il - contribuaient à améliorer son moral qui n'était pas au beau fixe . Malgré tout, sa santé déclinait et demandait de la vigilance, de nouveaux troubles se profilaient à l'horizon ...

    Heureusement, la venue de chers amis comme Pierre Provence et sa femme Jeanine, accompagnés de leurs adorables parents, rapportait l'atmosphère conviviale des années passées et réchauffait les coeurs .

   à suivre ...