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03/05/2011

23 - Retour dans nos pénates

     Puis, ce fut le retour à Paris . Je fus heureuse de retrouver mon "chez moi" et Georges, sa vieille maman, encore toute bouleversée par ces évènements, mais rassurée de voir son fils en meilleure santé . Je fis plus ample connaissance avec elle et fus touchée par la personnalité émouvante de cette vieille femme . Assez méfiante à mon égard au début de notre rencontre, ses sentiments se transformèrent en une tendre complicité .

    Georges se mit à la recherche d'un nouvel appartement, pour nous deux, où il pourrait rassembler les objets éparpillés à la suite de ses désunions ... Je cherchais aussi de mon côté, très occupée à reprendre des contacts professionnels et mes activités dans la mode . Cette année avait été dure financièrement et mon propriétaire fut bienheureux que je lui règle les quelques mois de loyer en retard . Je continuais à reconstituer la carrière de Georges, pour sa retraite "anticipée" qu'il finit par obtenir vers la fin de l'année 1980 . A partir de ce moment-là, sa vie fut soulagée des soucis d'argent qu'il avait connus depuis sa maladie et il retrouva sa joie de vivre coutumière .

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    Finalement, il trouva un appartement à louer tout près de celui de sa mère dans le quinzième et tout heureux, il commença l'installation de notre "Home" . Mais il se produisit un évènement imprévisible qui bouleversa nos projets : la vieille dame, angoissée à l'idée que son fils bienaimé puisse encore l'abandonner à la fin de sa vie, fut prise d'une frénésie déménageuse . Elle se mit à transporter dans notre future habitation et par ses propres moyens, au grand désespoir de Georges, le contenu de son minuscule appartement ! Résigné, mais ne voulant pas faire de peine à sa vieille maman qu'il adorait et qui l'adorait, il fut bien obligé d'accepter la situation . Moi aussi d'ailleurs et notre vie reprit presque comme avant . Il se partageait entre sa mère et moi et, lorsqu'il faisait le trajet à pieds, "C'est bon pour la santé", disait-il . Pour faire plus ample connaissance avec l'étonnante nonagénaire , j'étais parfois invitée à un petit repas que Georges prenait grand plaisir à réaliser . La cuisine danoise, sucrée salée, était particulièrement appréciée, traditionnellement accompagnée d'un minuscule verre d'"Aquavit" . Mais attention au régime ! La fille de Georges, avec qui j'avais noué de bonnes relations durant ces années, nous invitait aussi à partager de conviviales tranches de vie .

     Ponctuellement, j'accompagnais Georges à l'hôpital pour des examens et contrôles plus appronfondis qui nous laissaient optimistes . Le hasard faisant bien les choses, son bon cardiologue habitait la même rue du 15° et des visites régulières à son cabinet permettaient de réguler le métabolisme en modifiant la posologie .

     Au printemps 81, Georges fit un voyage à Copenhague au Danemark où il fut décoré de "l'Ordre royal de Dannebrog" par la Reine Margrethe et, très fier en cette circonstance, participa à une émission de Radio-TV. 

     Je n'ai pas vu la "Petite Sirène" sur son Rocher, Georges ne m'a pas emmenée dans son pays natal .  D'ailleurs, il n'y restait jamais très longtemps, je crois qu'il préférait le chaud soleil de la Méditerrannée ! Mais à son retour, il me décora d'un "Colibri", que je garde précieusement, de peur qu'il ne s'envole !

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"Le p'tit oiseau de toutes les couleurs"

Chanson de Gilbert Bécaud

    J'avais repris des répétitions dans le spectacle grâce à une amie danseuse . Entre-temps et après bien des démarches, l'assurance clôtura mon dossier "accident" en me dédommageant d'une petite indemnité .

à suivre ...

 

 

04/04/2011

22 - La bébête qui monte !

 

     Georges commençait à reprendre du poil de la bête . On ne sait pas de quelle bête il s'agissait, en tout cas, ses cheveux se mirent à repousser et au bout de quelque temps, on fut rassuré de revoir sa luxuriante toison d'argent .

     Il avait retrouvé une certaine joie de vivre, jouait de la guitare, fredonnait quelques chansons . Et tous les soirs, autour d'un apéro symbolique où la limonade avait remplacé le Pastis, l'ambiance était à la rigolade lors de la visite quotidienne de son fils et de "Dan" qui avaient toujours des histoires croustillantes à nous raconter . Néanmoins, je flairais comme une odeur de "panier de crabes" ...  

     La magnifique Cité Phocéenne nous offrit des balades vivifiantes à la découverte des majestueuses calanques, de la Corniche et de quartiers inattendus ou insolites comme "Le Panier", embaumés du chaud parfum de la Méditerrannée et des magnolias .

     Quelques mois s'écoulèrent ainsi, Georges retrouva presque sa "forme" habituelle . J'étais près de lui et veillais à ce qu'il prit bien ses médicaments et suivit son régime "sans sel", mais il avait quelques scrupules à me transformer en "infirmière" . Je savais que c'était provisoire et que la vie normale reprendrait bientôt, avec de la patience . J'avais commencé à reconstituer sa carrière pour le dossier "retraite", ce qui n'était pas une mince affaire . Georges avait acheté une nouvelle "Toyota", toute rouge, comme la passion qui l'animait . Cela nous permit de rendre visite à des amis dans les alentours et même de nous rendre à un spectacle à Tamaris-sur-Mer, en Avril, où le chanteur se prouva qu'il n'avait rien perdu de son talent ! On y rencontra un ami et grand admirateur, le MIME Claude Marty et sa dynamique partenaire, professeur de danse à Toulon .

 

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 "Les années passent, l'amitié reste... Claude Marty"  et Georges

( Avril 1980 )

à suivre ...

 

23/03/2011

21 - Du poil de la bête

    Georges passa encore quelques semaines à l'hôpital, puis il fut décidé qu'il partirait en convalescence dans une clinique à Marseille . Là-bas, son fils aîné prendrait le relai pour s'occuper de lui . Ainsi fut fait . 

     Georges m'écrivait de la clinique où il s'ennuyait beaucoup . Un brave homme, à peu près du même âge que lui et opéré aussi, partageait la même chambre . Les semaines passèrent, graduées par un lent rétablissement . 

     Puis, il fut installé dans un petit studio, en haut d'une tour où vivait son fils . Il continuait à m'écrire des lettres où il se plaignait d'une grande solitude . Il m'annonçait la venue de sa mère pour une ou deux semaines, la visite de sa fille quelques jours et celle d'un ami du Danemark . Il me parlait de "Dan" qui lavait son linge et d'une infirmière qui venait tous les jours pour les soins .

entrer des mots clefs

"DAN" par Georges

(J'ai une dent contre "DAN" mais pour comprendre, vous devez attendre la fin de la farce ... )

        Trois mois passèrent ainsi, durant lesquels je m'activais de mon côté, étant restée à Paris . Je courais à droite et à gauche, j'avais des ailes aux pieds ! Là-bas, le pauvre Georges battait de l'aile et m'envoyait ses papiers de sécurité sociale; je m'étais chargée de remettre son dossier à jour, la cigale ayant omis de faire le nécessaire depuis maintes années . Il fut soulagé lorsque je lui annonçai le virement d'un rappel de ses indemnités journalières de maladie . 

     Il y avait également les affaires en cours . Pour celle concernant l'accident de voiture, Georges était furieux car l'assurance avait conclu à une responsabilité partagée avec la partie adverse et les remboursements tardaient . En ce qui me concernait, il me fallait réunir de nombreuses pièces relatives à mes dommages corporels dans l'accident . En attendant, mon dentiste à Paris remplaça la dent provisoire par une définitive, moins fluorescente . J'aurais souhaité une blanche porcelaine de Chine, mais ce ne fut pas possible .

    Pour l'autre concernant le "journal à sensations et l'ex", mes démarches portèrent leurs fruits . Au bout d'un certain temps, l'avocat qui s'était occupé de l'affaire m'appela pour me remettre un chèque d'une coquette somme, que je m'empressai de déposer sur le compte de Georges . Je lui écrivis pour lui annoncer la nouvelle qui le remplit de joie : Nous avions eu gain de cause !

     Je repris quelques activités comme mannequin dans la mode, le "Salon du Prêt à Porter" se préparait . Cette année, Les femmes allaient montrer leurs genoux ! J'avais gardé de bonnes relations dans ce domaine ainsi qu'avec mes amies des Folies Bergère . Julie n'y travaillait plus, après des problèmes de santé elle s'était recyclée dans un Conservatoire où elle donnait des cours de piano . Quant à Hélène, une promotion l'avait propulsée dans un célèbre "Saloon" des Champs Elysées où l'on admire non pas les vêtements, mais celles qui n'en portent pas !

     J'avais eu des nouvelles de "Niels", notre ami journaliste au Danemark qui s'inquiétait de la santé du chanteur, ayant entendu quelques rumeurs ...  Une volumineuse correspondance s'échangea avec Georges durant cette période et je lui transmettais les encouragements de tous nos amis . J'essayais de lui "remonter le moral" le sentant très abattu, "Je perd mes cheveux par poignées", m'écrivait-il . Je confectionnais des B.D. humoristiques que je lui envoyais et qui l'amusaient beaucoup .

     Georges m'avait demandé de trouver un autre appartement pour son retour à Paris, quand il se porterait mieux . C'est vrai que chez moi c'était "un peu petit", mais je m'y plaisais bien . Je prospectais donc pour trouver ce qu'il demandait, mais mollement . 

    Puis, Décembre arriva et je finis par aller le retrouver dans sa "tour d'ivoire" à Marseille . L'épique année 79 s'acheva .

à suivre ...