34 - La Bourse et la vie

     Il avait fallu sacrifier les unes pour sauver l'autre ... Georges jouissait de ce surplus de vie que lui avait octroyé le ciel et il prenait plaisir à jouer ... à la Bourse . Ce qui, en plus de lire Nietzsche et Kant, remplissait bien son emploi du temps . Et sa bourse !

          Nous avions, parmi nos voisins, un charmant jeune couple avec lesquels d'agréables relations s'étaient instaurées et que nous retrouvions de temps en temps autour d'un "apéro dînatoire". L'homme, qui travaillait dans le secteur financier, fut de bon conseil pour les placements de Georges qui me faisait parfois participer à ses activités boursières . Je n'y connaissais pas grand'chose, mais c'était amusant de suivre les fluctuations qui pouvaient multiplier ou diminuer le capital et considérer les inquiétudes provoquées par ce "jeu" ! Surtout le jour où se produisit un "crack" ayant fait chuté les "Tollens" et où Georges avait failli perdre gros ! Heureusement, les cours remontèrent rapidement à son grand soulagement . Alors, il me parlait d'une belle surprise pour "plus tard" !! ...

Georges au côté de "Voltaire"

à suivre ...

 

  

INTERLUDE

Dans le jardin de ma Grand'mère

Il y avait ... des pommes de terre

Des pommes en l'air !

Rouges reinettes

Rainettes vertes

Des doryphores, des coccinelles

Le tendre rose des églantines

Aïe une épine !

Des boutons d'or

Cynorrhodons

Des loches et colimaçons

De volubiles liserons

 et en kyrielle

 sur un fil, des hirondelles

Et sur les fils, des caleçons longs !

Il y avait

Dans le jardin de ma Grand'mère

Les étoiles bleues de la bourrache

Des mirabelles "perles d'or"

Iris et lis

Senteurs exquises

Qu'on emportait dans nos valises

Et comme suspendus dans les airs

Par-delà le plancher des vaches

Fils de la Vierge

Là-bas, au loin dans un calvaire 

Luisant de cierges . 

...  

Points spirales et rayures

Il y a de tout dans la nature !

Et son contraste ...

 

     "Imitosis" Andrew Bird

Clip - andrewbirdmusic

33 - Les mauvais jours

 

Georges faisant des mots croisés

 

     Parfois, Georges n'allait pas bien du tout . Alors, le médecin venait et durant de longs jours, il restait enfermé avec ses lectures . La terrasse lui offrait de l'air frais et du soleil, mais à ces moments-là, il préférait son lit ou son fauteuil et l'ombre du store à rayures rafraichie par les tuyas . Il aimait prendre sa plume et correspondre avec de chers amis, Per Sone ou Pierre Dudan qu'il affectionnait particulièrement .

"On prend l'café au lait au lit"  ( Chanson de Pierre Dudan )

     J'allais à la pharmacie quérir les "poches" qu'il me fallait fixer précautionneusement, entraves substitutives permettant à Georges de vaquer tout à fait normalement à ses occupations .  A part quelques proches et moi, personne ne se doutait de quelle terrible infirmité il était affligé .

    Quand l'amélioration attendue commençait à poindre, tout doucement, des balades dans le charmant quartier de Mazargues, à proximité, redonnaient à son moral un peu du "punch" dont il conservait toujours une petite réserve au fond de lui .

     J'avais apporté au "Solédad" un peu de matériel décoratif qui me permettait, dans la journée, de m'adonner à la peinture et faire mûrir un "projet" que je gardais secret, de peur qu'on ne me prenne mon idée ... 

     Enfin, les beaux jours revenaient !

 à suivre ... 

au chevet de Georges : c'est moi,  Jyane 007 !