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21/06/2011

"Quand sonne l'heure"

         Mon récit tire à sa fin . J'espère que vous avez reconnu le chanteur dont il est question, avec qui j'ai vécu treize ans mêlés d'un intense bonheur, de quelques ondées et d'un certain vague à l'âme . Nous arrivons à la phase la plus délicate, celle que je redoutais, les toutes dernières années que j'ai passées auprès de lui, à Marseille . Il y aura des moments tristes, très tristes . Mais il est grand temps de "remettre les pendules à l'heure" ...

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Photo JL.

à suivre ...

26 - En parallèle

     Pendant ce temps ... Georges avait retrouvé un certain tonus et s'occupait de mère qui elle, déclinait tout doucement . Il arborait un magnifique teint hâlé laissant penser qu'il revenait d'un endroit ensoleillé qui était, en fait, un placard où il avait installé une lampe à bronzer ! Je le retrouvais parfois chez moi lorsque je rentrais de mon travail, assis dans un vieux fauteuil faisant des mots croisés, il "m'attendait devant un Dubonnet" ! Ou alors, il venait me chercher à la sortie du Cirque et faisait connaissance avec les nouveaux copains qui m'entouraient, dans cet univers auquel je m'étais parfaitement adaptée mais où il m'avait fallu montrer "patte blanche" . C'était un monde différent de celui qu'il avait l'habitude de côtoyer et, comme moi, Georges appréciait l'authenticité des êtres et avait pris du recul par rapport à certains "faux culs" comme il disait et qui l'avaient déçu dans le passé .

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  Georges, chez moi, devant un Dubonnet ! 

     Lors de nos sorties, plus rares qu'auparavant et qui avaient lieu davantage dans une tranquille intimité, nous retrouvions le cercle des amis habituel : Bertie et Madeleine, l'élue de son coeur ! Claude et Eve ainsi que leurs enfants, Pierre-Jean et Martine, Christian et son ange, Gabrielle . Parfois, nous étions conviés à un spectacle où l'un d'eux se produisait, au Caveau de la République, au Théâtre des Deux-Ânes . Avec d'autres, c'étaient des retrouvaillles que Georges savourait : le pianiste Michel Emeric accompagné de Rose-Marie, sa femme-chanteuse et leurs filles furent de ceux-là . Cela occasionna une sortie au Palais des Congrès, pour applaudir Michel qui animait musicalement la salle .

   On retrouvait aussi des amis au "Don Camilo". J'eus l'opportunité d'y travailler comme secrétaire, après mes ennuis de santé . Georges avait été très attentionné pendant ma convalescence où j'avais dû marcher avec une béquille . J'étais heureuse de revoir Anna-Maria, une copine des Folies Bergère nouvellement mariée et maman et qui avait laissé le spectacle et la couture pour entamer une carrière d'artiste-peintre très "sentimentale". Je revoyais aussi ma chère et fidèle Madeleine, responsable d'une boutique de haute-couture où j'avais travaillé dans le passé et où les "Capra Hircus" de Mongolie étaient très prisées, non pour défiler mêêê ... pour leurs poils !

    Vers la fin de l'année, Georges fit un autre voyage au Danemark avec sa mère cette fois-çi . Malheureusement, ce fut le dernier Noël qu'il passèrent ensemble . Elle n'en revint jamais, c'est dans son beau pays natal que sa vieille "Mor" avait choisi de finir ses jours .

    Ce fut une terrible épreuve pour Georges, que rien ni personne ne pouvait consoler . Une période très pénible pour nous deux commença . Il ne supportait plus de rester dans l'appartement où sa mère avait vécu . A nouveau, il fut question de chercher une nouvelle demeure .

 ( Superbe photo d'une très vieille et belle Maman danoise )

à suivre ...

27 - On met les voiles

     Nous voici en 1986 . Après la mort de sa mère, Georges avait fini par quitter définitivement Paris pour s'installer dans un quartier résidentiel de Marseille, pas très loin de la géniale "Maison du fada". Au téléphone, il me vantait les privilèges du Midi, me parlait de l'ami "Riri" qui n'était pas un clown, oh non, mais avec qui je pourrais peut-être travailler si je descendais moi-aussi . Après une période de flottement, je pris la décision de quitter Paris "provisoirement" me disais-je, pour aller rejoindre Georges . Je préparais mes cartons non sans un pincement au coeur et mon bon propriétaire en profita pour effectuer des travaux de rénovation en ces lieux quelque peu vétustes, même pour un cheval ...

 "Oh No" chanson d'Andrew Bird  

     Lorsque je retrouvai Georges à Marseille, son moral était un peu meilleur et un curieux chien blanc et rose lui tenait compagnie . Sa nouvelle demeure au voisinage sympathique, entourée d'un grand parc verdoyant et fleuri, semblait propice à une retraite sereine au calme et au grand air . Je passai une ou deux semaines avec lui et, après avoir réfléchi à la proposition de l'ami, je préférai ne pas risquer de danser sur une corde raide . La restauration, sauf de tableaux, "c'était pas mon truc" .

      Je partis quelque temps retrouver notre bande de copains   "du temps où Georges chantait", dans cette belle région du Var près de Toulon, qui m'accueillirent avec tant de gentillesse et de sollicitude que je n'eus plus envie de repartir ! Je trouvai rapidement un poste à pourvoir tout à fait dans mes cordes cette fois-ci, dans le nautisme . J'allais vendre des moteurs de bateaux et des pièces détachées et, avant de commencer, afin de m'imprégner du nouveau jargon spécifique à cette profession : Shipchandler, accastillage, bitte d'amarrage ?! Noeuds marins, foc arrière, quille, coque, inboard, Evinrude, etc ... il me fallut faire un petit stage théorique au chantier naval . C'était absolument passionnant ! La clientèle très agréable, dans une nouvelle boutique en bord de mer sur le Port, entourée de voiliers, catamarans et barques de pêche, un vrai paradis ! Un patron super sympa, très compétent, estimé et apprécié dans le monde maritime . J'avais la responsabilité du magasin, j'y étais toute la journée jusque sept heures, entourée des charmants commerçants voisins toujours prêts à me donner quelques bons conseils . Ma nouvelle activité me plaisait énormément et je me fis plein de nouveaux copains, Pierre, Paul, Jacques, Jean et des copines, Caty et Mayté avec qui la vie n'était pas triste du tout .

     Je fus hébergée par des amis très hospitaliers, puis je trouvai un charmant petit appartement à louer, où je fis venir mes affaires de Paris . Lorsque j'avais du temps libre, je m'adonnais à des travaux de peinture de fond en comble : Je "refis les plafonds, les murs et même les guéridons" et posai de nouveaux papiers-peints . Sur le sol, de très belles tomettes d'ocre rouge étaient déjà posées . Je rénovai les boiseries et le fer forgé de l'escalier ainsi que le crêpi, perchée sur une haute échelle, dans de périlleuses acrobaties . Mes pieds et mes mains avaient retrouvé toute leur agilité, dans l'argile .

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Mon nouveau "Chez moi"

     Les samedis soir, je prenais le train qui longeait la Côte, pour aller retrouver Georges à Marseille jusqu'au lundi .

à suivre ...