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01/10/2011

36 - Les beaux jours

     Il y eut encore de beaux jours, avant cette triste date du 29 Septembre ...  

     Georges ne bougeait plus beaucoup de Marseille . On se rendait parfois au centre-ville pour retrouver son fils et "Dan" sur leur lieu de travail . Après un bon moment de détente passé avec eux, l'après-midi se terminait aux galeries marchandes ou alors chez "Dan" qui nous invitait avec enthousiasme chez elle .

     Presque tous les soirs, "comme de bien entendu", on les attendait au Solédad pour un fictif apéro . Une copine de "Dan", la très sympathique Marie-jo, entra dans le cercle des amis et nous apporta elle aussi son humour tonitruant .

    Une discrète harmonie régnait entre nos voisins d'à côté, adorable couple de retraités et ceux du dessus et d'au-dessus, deux charmantes familles avec qui nous entretenions des relations de bon voisinage . On se recevait mutuellement et c'était à celui qui épaterait l'autre, culinairement !

       Le dernier et très jeune fils de Georges vint passer quelques vacances avec son père qui me parlait souvent de lui mais que je ne connaissais pas . Je ne fis pas sa connaissance à ce moment-là, je les laissai en famille pour retourner dans mon "atelier" . La très gentille dame marseillaise qui s'occupait de l'entretien de l'appartement au Solédad, vint à la rescousse pour aider Georges, un peu débordé par ses obligations, mais dans ce cadre moderne et bien équipé tout se passa au mieux . A mon retour, l'appartement fleurait bon le savon de Marseille !

     Georges reçut un soir à dîner quelques personnalités danoises, avec lesquelles il devait s'entretenir dans sa langue maternelle . Georges adorait cuisiner et ce fut une occasion pour lui d'exercer son talent . Il prit grand soin à dresser une table magnifique, dans "l'art et la manière" et cuisiner un plat de sa spécialité, secondé par l'aimable dame à l'accent marseillais .

     A ces uniques occasions, je "prenais le large" et rentrais tranquillement chez moi, surtout le jour où Georges invita son "Ex" qui vint déjeûner avec son grand tralala . Toujours aidé par la dame marseillaise, il se débrouilla comme un chef ! Très content, le lendemain, de retrouver une vie normale .

     Le reste du temps, les choses se passaient en toute simplicité . La fille de Georges nous rendait visite pour un ou parfois plusieurs jours très joyeux et ne manquant jamais de générosité . Elle nous présenta un sympathique couple d'amis marseillais, très gais aussi, qu'on eût le plaisir de revoir par la suite et qui, la retraite venue, partirent s'installer sous les palmiers, non loin de chez moi .

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Noël 88 au Solédad, le dernier avec Georges

     Très rarement, à Noël ou une autre fête, nous recevions le fils et la bru de Georges ainsi que leurs rejetons, pour un sympathique goûter familial . Mais là, il fallait faire très attention à ne pas prononcer le mot "Dan", faute de quoi, le ciel aurait pû nous tomber sur la tête ! ... 

Chanson "Faut rigoler"  Henri Salvador

     Georges n'avait pas la fibre paternelle très développée, m'avait-il semblé, celle de grand'père encore moins . Il paraissait gauche avec les jeunes enfants et s'adressait à eux, comme l'on parle à de "grandes personnes" . Il aimait dire cette célèbre citation de W.C. FIELDS, qu'il adorait :

" Un homme qui déteste les enfants et les chiens ne peut pas être tout à fait mauvais"

        Il y eut des instants remplis d'émotion lorsque nos chers amis, le pianiste Michel Emeric et sa famille arrivèrent au Solédad par une belle journée ensoleillée .

     

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Le pianiste Michel Emeric, Rose-Mary et leurs enfants, Georges et moi (été 89 )

 

à suivre ...

 

26/09/2011

35 - Pas folle la guêpe !

           J'avais été bien inspirée de garder mon petit appartement du côté de Toulon, où je retrouvais avec plaisir toutes mes affaires, bien à l'abri des intrigues futures ... Je me méfiais de cette hypocrite de "Dan" qui allait me jouer un tour de cochon ... Ou plutôt, je ne méfiais pas d'elle, mais mon intuition me poussait à garder une certaine "distance" . Et surtout, je redoutais le jour où malheureusement, Georges viendrait à disparaître ...

     Je rentrais périodiquement chez moi par le train, en un peu plus d'une heure, prendre mon courrier et m'occuper des paperasses qui me concernaient, ce qui me permettait d'admirer au passage le magnifique paysage du littoral méditerranéen . A Marseille, je suivais un stage de perfectionnement en "Micro-comptabilité", les ordinateurs commençaient à prendre une place importante dans le domaine professionnel et j'entrevoyais une future reprise . Depuis la fermeture saisonnière de la boutique, j'avais des obligations vis à vis des ASSEDIC et devais m'astreindre aux règles, étant indemnisée . Je les avais informés de ma situation particulière et mes dernières années avec Georges s'écoulèrent ainsi .

     Je retrouvais avec plaisir toutes les choses qui m'étaient chères et dans le "salon-atelier", matériel de peinture, articles de menuiserie, de bricolage, plaques de verre et flacons jonchaient le sol en attente d'un devenir .

     Il m'arrivait de croiser un nouveau venu dans le paysage, décorateur parisien renommé, il restaurait une maisonnette délabrée juste à côté de chez moi, entouré de mignons lutins ! La petite "maison de Contes de Fées"  m'inspira quelques ouvrages .

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                                  JL .

    

      Par la fenêtre, au loin, je voyais la mer .

     Au début de mon installation, Georges m'avait parfois accompagnée en voiture, ce qui lui avait permis de saluer au passage quelques vieux amis . Mais maintenant, le coeur n'y était plus .

à suivre ...

18/09/2011

34 - La Bourse et la vie

     Il avait fallu sacrifier les unes pour sauver l'autre ... Georges jouissait de ce surplus de vie que lui avait octroyé le ciel et il prenait plaisir à jouer ... à la Bourse . Ce qui, en plus de lire Nietzsche et Kant, remplissait bien son emploi du temps . Et sa bourse !

          Nous avions, parmi nos voisins, un charmant jeune couple avec lesquels d'agréables relations s'étaient instaurées et que nous retrouvions de temps en temps autour d'un "apéro dînatoire". L'homme, qui travaillait dans le secteur financier, fut de bon conseil pour les placements de Georges qui me faisait parfois participer à ses activités boursières . Je n'y connaissais pas grand'chose, mais c'était amusant de suivre les fluctuations qui pouvaient multiplier ou diminuer le capital et considérer les inquiétudes provoquées par ce "jeu" ! Surtout le jour où se produisit un "crack" ayant fait chuté les "Tollens" et où Georges avait failli perdre gros ! Heureusement, les cours remontèrent rapidement à son grand soulagement . Alors, il me parlait d'une belle surprise pour "plus tard" !! ...

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Georges au côté de "Voltaire"

à suivre ...