24/09/2010
6 - Le CONCERT MAYOL
En attendant de retourner aux Folies Bergère, j'avais été engagée au pied levé dans une autre revue qui fut je crois, l'une des dernières au Concert Mayol . C'était un endroit mythique, plein de charmes, où je me suis beaucoup amusée.
( Photo dans les coulisses ) Salut les copines !
C'était en 1976 . Je me souviens d'un numéro sur la musique d'une chanson de Jacques Dutronc, "Gentleman cambrioleur". Nous étions trois danseuses sur la petite scène, vêtues de robes en paillettes vermillon composées de plusieurs parties, que Franck le danseur enrobé de sa grande cape noire, nous volait en nous effeuillant une à une . Un autre numéro m'est resté en mémoire, "Histoire d'oh !" où nous simulions une situation érotique . M'étant prise au jeu, je voulus attraper la "coquille" de ce cher Franck vêtu d'un peignoir qu'il maintenait si fermement qu'il se déchira ! Il poussa un cri de frayeur, ce qui fit rire le public et nous aussi d'ailleurs . Pauvre Franck ! On était toutes un peu amoureuses de lui, mais il restait de glace et cela provoquait nos incessantes taquineries . Amandine, Martine, Laurence, Ludmila, Patty et Sylvie ... Les "Safari" ! petit orchestre de musiciens malgaches ... Sylmarwen ! Jeune meneuse de revue et son beau numéro sur une air de Bach ...
L'illusionniste "René Septembre" nous enchantait avec ses colombes, lapins, canards et petits chiens qu'il élevait et dressait avec sa femme dans sa grande maison de la rue des Pyrennées, pour les faire disparaître d'un coup de baguette magique et réapparaître dans un foulard .
Et, comme le dit la merveilleuse chanson de Charles Trenet : ( voir le karaoké )
"Ca c'est du bon souv'nir, du muguet qui n'meurt pas cousine"
"Moi j'aime le Music Hall"
ses jongleurs ses danseuses légères
L'orchestre attaque un air ancien du temps d' MAYOL
Bravo c'est drôle c'est très drôle
C'est l'refuge des chanteurs poètes
Ceux qui s'montent pas du col
et qui restent pour ça de grandes gentilles vedettes
Moi j'aime Mouloudji "Ulmer" les Frères Jacques
J'adore aussi les Compagnons ding ding dong
Voilà pourquoi la do mi sol j'aim'rai toujours le Music Hall ...
Le magazine "20 ANS" avait fait un reportage dans les loges des danseuses, mais ... y' a pas d' photos !
Alors maintenant, je me console en regardant un clip du génial Mel Brooks, "To be or not to be" "Hitler Rap" qui me rappelle un peu ce temps-là .
En souvenir, il me reste le "Canotier" en paille de Frank, un collier de fleurs "Tahiti" et une pellicule 8 mm ...
à suivre ...
17:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
10/09/2010
3 - AUX FOLIES BERGERE !
Nous étions dans les années 77 , j'étais mannequin aux Folies Bergère . Après des débuts en 1975 suivis de quelques péripéties, je venais d'être réengagée dans la troupe et plusieurs mois de répétitions avec le chorégraphe Jean Moussy commençèrent .
La nouvelle revue "Folie ... je t'adore" débuta enfin et, toujours à l'affiche, la pétillante vedette Liliane Montevecchi .
Je suis en "plumes" à droite de Liliane
Photos parues dans "JOUR DE FRANCE"
à droite d'Henry Salvador, c'est moi !
La "première" eut lieu en présence de nombreux artistes de renom et la participation d'Henry Salvador qui, convié par la meneuse de revue Katia Tchenko, monta sur scène .
Quelque temps après, le spectacle battait son plein en matinées et soirées . Un soir, pendant l'entr'acte, j'aperçu dans les coulisses une silhouette inhabituelle, vêtue d'un Burberry . Les traits du visage me firent penser à l'acteur Jean Marais . Mon regard croisa le sien et j'eus comme un coup de foudre ... Puis, l'homme se dirigea vers une loge, celle de l'illusionniste Bertie Cortez, artiste comique très talentueux qui présentait un numéro hilarant, "Le barbier de Séville" . Quand le spectacle reprit, je finis par croiser Bertie entre deux changements de costumes et le questionnai pour savoir "qui" était venu le voir . Il me répondit avec un fort accent anglais, que c'était son ami "DJOD", venu également applaudir Gérard Sety, dans son fantisque numéro comique à tête de cheval .
( Une pensée de réconfort pour Madeleine )
Plusieurs jours passèrent et un soir, arborant son large sourire habituel, Bertie me proposa de venir le retrouver après le spectacle, à la "Calavados" avec une copine si je voulais . Je proposai donc à Hélène de m'accompagner sur les Champs Elysées . Le spectacle fini, on se démaquillait rapidement, sauf le "pancake" qui colorait les parties visibles de notre corps et on prit le métro .
Je ne connaissais pas encore "La Calavados", un superbe endroit où nous attendait Bertie et quelle ne fut pas ma surprise ! En voyant à ses côtés le fameux "DJODJ ", que j'avais aperçu dans les coulisses des Folies Bergères quelques jours auparavant . Il nous présenta donc à Georges U..., un célèbre chanteur que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam . Les deux amis manifestaient leur joie de se retrouver par des plaisanteries et des éclats de rire qui fusaient sans aucune discrétion . Le chanteur dégageait un charme fou et sa voix grave à l'accent allemand ( il était danois d'origine ) ajoutait une touche de séduction . Il avait retiré ses lunettes et je découvrais ses yeux rieurs, lui donnant un air d'écureuil malin. De notre côté, mon amie s'amusait beaucoup et moi, j'étais aux anges . La soirée s'acheva gaiement et chacun retourna chez soi .
à suivre ...
19:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/07/2010
10 - Mi Poète et mi Clochard
C'est ainsi que se définit l'artiste, dans l'une de ses dernières chansons "Mes hommages Mesdames" .
Georges avait plus du double de mon âge, mais svelte et dynamique, il en paraissait presque vingt de moins . Il était jeune d'esprit et très amusant, adorait W.C. FIELS et Francis Blanche, Serges Davry, qu'il avait connus et me racontait souvent des histoires drôles, incroyables, qui s'étaient réellement passées . Il était très admiratif des Marx Brothers et revoyait sans se lasser leurs films . Il ne manquait pas d'humour lui-même et l'on ne s'ennuyait jamais en sa compagnie .
Au début de notre rencontre, Georges habitait chez sa vieille maman qu'il affectionnait, dans le quinzième arrondissement de Paris, à cinq minutes à vol d'oiseaux de chez moi . Il sortait d'une histoire d'amour à la fin douloureuse, avec une jeune femme qui avait dû lui inspirer une autre de ses dernières chansons, "Fini" . Et, devenu à nouveau père tardivement, cette situation lui donnait quelques préoccupations . Mais il m'en parlait avec une grande bienveillance et je sais qu'il se faisait rappeler à l'ordre par sa si chère vieille mère, ( qui "veillait au grain" selon son expression ) quand, par étourderie, il venait à manquer à ses obligations ...
Mises à part quelques liaisons dans un lointain passé, pas des moindres et qu'il m'avait confiées, ( mais ce n'est pas à moi d'en parler ) Georges avait eu trois femmes dans sa vie : La première, dont il avait divorcé et avec qui il ne s'est JAMAIS remarié, (contrairement aux dires de certains journaux) . La seconde, dont je parle ci-dessus . Je fus la troisième et la dernière . J'étais libre et lui apportait donc réconfort et insouciance .
Se sentant un peu à l'étroit dans le tout petit logis de sa mère, l'oiseau ne tarda pas à venir s'installer dans mon nid douillet, tout aussi minuscule et au charme désuet . Je venais de repeindre fraîchement pour accueillir mon "inséparable" et la miniature du lieu semblait ne pas le déranger le moins du monde, les poètes ayant la faculté de s'accommoder de tout .
Georges arrivait toujours avec des magazines, "Le Nouvel Observateur", "Le Canard Enchaîné", qu' il se régalait à lire, dessinant par ci, par là sur les pages, des dessins toujours un peu "monstrueux" que je découpais soigneusement et que j'ai collés plus tard, dans un petit recueil . Il s'adonnait aussi aux mots croisés force 3 et même 4, de "Max Favalelli" entre autres, dans lesquels je retrouvais plein de petits dessins très surprenants . S'il n'avait pas été chanteur, Georges aurait pû être un grand dessinateur . Il excellait également dans les caricatures . Par la suite, il entreprit l'écriture d'un livre, une sorte "d"Histoire d'O", qu'il n'acheva pas . J'avais une vieille machine à écrire et lui tapais les pages au fur et à mesure, à mes moments perdus .
Georges ne déjeûnait jamais . Quand j'étais aux Folies Bergères, il dînait parfois avec sa mère, ou alors nous nous retrouvions après le spectacle, toujours en compagnie des nombreux amis qui l'entouraient . Nous allions à "La Caravelle", située juste à côté de la Villa d'Este, où un autre Georges, le sympathique barman, nous accueillait chaleureusement . Là, on retrouvait Pierre-Jean Vaillard et sa compagne Martine, notre ami Claude, qui écrivait aussi des chansons . D'autres fois, c'était l'extraordinaire Clyde du "Golden Gate Quartet", dont je garde un souvenir très ému et que Georges aimait beaucoup . Nous croisions aussi Patachou, Isabelle Aubret et bien d'autres encore ...
à la " Caravelle"
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