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26/07/2010

10 - Mi Poète et mi Clochard

C'est ainsi que se définit l'artiste, dans l'une de ses dernières chansons "Mes hommages Mesdames" .

Georges avait plus du double de mon âge, mais svelte et dynamique, il en paraissait  presque vingt de moins . Il était jeune d'esprit et très amusant, adorait W.C. FIELS et Francis Blanche, Serges Davry, qu'il avait connus et me racontait souvent des histoires drôles, incroyables, qui s'étaient réellement passées . Il était très admiratif des Marx Brothers et revoyait sans se lasser leurs films . Il ne manquait pas d'humour lui-même et l'on ne s'ennuyait jamais en sa compagnie .

Au début de notre rencontre, Georges habitait chez sa vieille maman qu'il affectionnait, dans le quinzième arrondissement de Paris, à cinq minutes à vol d'oiseaux de chez moi . Il sortait d'une histoire d'amour à la fin douloureuse, avec une jeune femme qui avait dû lui inspirer une autre de ses dernières chansons, "Fini" . Et, devenu à nouveau père tardivement, cette situation lui donnait quelques préoccupations . Mais il m'en parlait avec une grande bienveillance et je sais qu'il se faisait rappeler à l'ordre par sa si chère vieille mère, ( qui "veillait au grain" selon son expression ) quand,  par étourderie, il venait à manquer à ses obligations ...

Mises à part quelques liaisons dans un lointain passé, pas des moindres et qu'il m'avait confiées, ( mais ce n'est pas à moi d'en parler ) Georges avait eu trois femmes dans sa vie : La première, dont il avait divorcé et avec qui il ne s'est JAMAIS remarié, (contrairement aux dires de certains journaux) . La seconde, dont je parle ci-dessus . Je fus la troisième et la dernière . J'étais libre et lui apportait donc réconfort et insouciance .

Se sentant un peu à l'étroit dans le tout petit logis de sa mère, l'oiseau ne tarda pas à venir s'installer dans mon nid douillet, tout aussi minuscule et au charme désuet . Je venais de repeindre fraîchement pour accueillir mon "inséparable" et la miniature du lieu semblait ne pas le déranger le moins du monde, les poètes ayant la faculté de s'accommoder de tout .

Georges arrivait toujours avec des magazines, "Le Nouvel Observateur", "Le Canard Enchaîné", qu' il se régalait à lire, dessinant par ci, par là sur les pages, des dessins toujours un peu "monstrueux" que je découpais soigneusement et que j'ai collés plus tard, dans un petit recueil . Il s'adonnait aussi aux mots croisés force 3 et même 4, de "Max Favalelli" entre autres, dans lesquels je retrouvais plein de petits dessins très surprenants . S'il n'avait pas été chanteur, Georges aurait pû être un grand dessinateur . Il excellait également dans les caricatures . Par la suite, il entreprit l'écriture d'un livre, une sorte "d"Histoire d'O", qu'il n'acheva pas . J'avais une vieille machine à écrire et lui tapais les pages au fur et à mesure, à mes moments perdus .

Georges ne déjeûnait jamais . Quand j'étais aux Folies Bergères, il dînait parfois avec sa mère, ou alors nous nous retrouvions après le spectacle, toujours en compagnie des nombreux amis qui l'entouraient . Nous allions à "La Caravelle", située juste à côté de la Villa d'Este, où un autre Georges, le sympathique barman, nous accueillait chaleureusement . Là, on retrouvait Pierre-Jean Vaillard et sa compagne Martine, notre ami Claude, qui écrivait aussi des chansons . D'autres fois, c'était l'extraordinaire Clyde du "Golden Gate Quartet", dont je garde un souvenir très ému et que Georges aimait beaucoup .  Nous croisions aussi Patachou, Isabelle Aubret et bien d'autres encore ...   

                                                          à la " Caravelle"                                                                                                                                                         

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