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22/07/2011

32 - Retrouvailles

   Georges avait conservé une relative gaité et, lorsque le baromètre de sa santé était au beau fixe, il n'était pas exclu de prendre la voiture pour aller dans la région environnante, visiter un ancien grand ami ou une ancienne relation professionnelle . 

    J'eus l'occasion de rencontrer André SALVET, un célèbre parolier et éditeur de musique que Georges avait très bien connu à "l'époque" . Plus d'une fois, on partit vers ce magnifique site provençal du Var, du côté de Draguignan et là, l'auteur et sa femme nous accueillaient pour d'exquises journées où les paroles étaient d'argent !  

   Je me souviens aussi d'un beau jour sur les hauteurs de Cassis, où Ginette Garcin nous reçut avec beaucoup de gentillesse et nous raconta anecdotes et potins pas tristes du métier .

     D'autres sorties me firent découvrir un pittoresque personnage marseillais, le fameux "Micol", ancien imprésario qui avait fait travailler bon nombre d'artistes de la chanson française aujourd'hui disparus . Sa femme Jeannette, accueillante et dévouée, nous recevait en toute simplicité et c'étaient des heures interminables d'histoires du passé, plus amusantes les unes que les autres, que le truculent Micol nous racontait . Le pauvre homme était mal en point et ne pouvait pas venir à son tour nous rendre visite, mais nous y retournions régulièrement, toujours avec autant de plaisir .

 

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En haut :  Georges et Micol

- Micol au centre, Jeannette à gauche et moi à droite

Dessous :

Georges, Jeannette et moi avec la chienne de Micol

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 à suivre ...

31 - La vie est une chienne

     La santé de Georges ne tenait qu'à un fil . Il y avait des hauts, il y avait des bas . Je l'accompagnais aux visites, examens et autres rendez-vous médicaux, jusqu'au jour où ... il n'y eut plus d'autre solution qu'une opération de l'organe qui se montrait déficient .

     Cette opération était ce qu'il pouvait y avoir de pire pour un séducteur comme Georges . Il avait été comme foudroyé dans sa virilité et, si je n'avais pas été près de lui, je ne sais s'il aurait eu le courage de continuer à vivre . Comme celle de la prostate, l'ablation de la vessie chez un homme est une mutilation castratrice . Mais avec philosophie, Georges se fit très vite une raison et trouva des compensations dans l'affection que je lui portais et qu'il me rendait bien, ainsi que dans une boulimie de lecture et de mots croisés qui constituait une grande part de ses occupations . Cependant, en proie à des moments de découragement, je l'entendis plus d'une fois murmurer cette phrase qui me faisait réfléchir :

 "Je voudrais retourner dans le ventre de ma mère" ...

Pour lui, peut- être, le fil se détricotait-il ? A ce moment-là, je ne me posais pas toutes ces questions .

     Malgré tout, la vie reprit le dessus . Il me fallut beaucoup de courage et de dévouement pour surmonter cette nouvelle épreuve et j'allais épauler Georges durant les quelques années qui lui restaient à vivre, "contre vents et marées" et quoique certains ou plutôt "certaines" aient eu à en dire .

à suivre ...

 

 

   

 

    

 

08/07/2011

30 - Le fil de la vie

      Georges n'avait pas gardé son chien blanc et rose . Il n'avait plus la patience nécessaire pour élever un jeune Bull-Terrier, ce qui demandait beaucoup d'attention et de soins . Lui-même avait besoin de soins et d'attention . Bientôt, je revins plus près de lui et il s'en trouva heureux .

     Durant la saison d'hiver, morte saison dans le nautisme, le magasin fermait pour une période de plusieurs mois, ce qui me permit de retourner auprès de Georges . Mon patron avait été un peu déçu que je ne poursuive pas au Chantier Naval situé plus loin dans les terres, en attendant la réouverture de la boutique, mais je n'avais pas le permis de conduire, ce qui compliquait un peu les choses . On ne peut pas être au four et au moulin .

    Je laissai donc de côté mon petit appartement dans le Var où, progressivement, la pièce principale s'était transformée en une sorte d'atelier . Je n'avais pas résisté longtemps à l'attraction d'un penchant naturel, la peinture sur verre et me livrais avec délice à l'exercice de cet art, minutieusement, passionnément, inlassablement .

    En revenant chez Georges, il ne tarda pas à demander pour mon plus grand plaisir, de repenser la décoration de la chambre où désormais, il dormait seul dans un lit d'une personne, à tête et pieds relevables électriquement . Dans un grand magasin de bricolage, on acheta les fournitures nécessaires aux travaux : du bois, de la peinture, de la toile, des galons . Je me mis à l'oeuvre et, lorsque le travail fut terminé, on pouvait admirer dans l'un des coins de la chambre, posées sur des étagères, les statuettes qu'avait tant chéri la mère de Georges .

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                                                   JL.

     Au "Soledad", d'agréables relations s'étaient instaurées avec nos voisins d'à côté et du dessus et, de la terrasse ensoleillée, des bavardages quotidiens agrémentaient le fil de la vie qui se tricotait, laissant déjà, hélas, entrevoir le bout ... Presque tous les soirs comme de coutume, dans un climat de bonne humeur, nous avions droit à la visite du fils de Georges et de cette, ch ère "Dan". Ah, celle-là ! Je lui réserve un chien de ma chienne ! ...

     ( N'aie pas peur, lecteur, la méchante sorcière, ce n'est pas moi ! ) 

à suivre ...