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14/11/2011

"September In The Rain"

Nous n'oublions pas ... Le 29 Septembre 1989

41 - La fin d'une Etoile

   Dans le courant du mois de Septembre, j'accompagnai Georges à l'Hôpital Saint Joseph de Marseille . Un nouveau séjour hospitalier s'avérait nécessaire .

     Georges ne laissait paraître aucune inquiétude et restait d'humeur plaisante, nous pensions qu'il serait rapidement de retour au Solédad . Pour se remettre de ces désagréments, il me demanda de lui acheter ... une petite boîte de caviar !

     Le lendemain, je lui apportai ce mets tant convoité et il le savoura avec un plaisir qui fut sans doute le dernier de sa vie . Je me demandais si j'avais bien fait de céder à ce caprice, certainement interdit par son régime . Pour me rembourser de cette dépense inhabituelle, il griffonna un chèque ...

    Les journées suivantes passèrent paisiblement, dans une atmosphère valétudinaire peu propice à remonter le moral . Une charmante infirmière dont le père avait connu Georges dans le passé, apportait un peu d'optimisme et mettait du baume au coeur . Nous portions le même prénom !

     Un jour, Georges eut quelques visites qui s'attardèrent ... Le lendemain, il me demanda de venir plus tôt et lorsque j'arrivai dans la matinée, il me parut très fatigué, différent des jours précédents . Un peu plus tard, la venue d'un adolescent, son plus jeune fils dont il m'avait souvent parlé et avec qui je fis connaissance ce matin-là dans cette chambre d'hôpital, m'attrista . C'était de mauvais augure ... Sa fille aussi arriva, en fin de matinée .

    Vers le milieu de l'après-midi de ce 29 Septembre, j'étais à ses côtés lorsque Georges s'éteignit,  dans un ultime soupir .

    Quelques jours plus tard eut lieu la Levée du Corps où je vins le reconnaître, avant l'Adieu au Crématorium du Cimetière Saint- Pierre de Marseille, entourée de nos chers voisins et amis venus rendre un dernier hommage à l'Artiste . 

     Georges avait souhaité que ses cendres fussent dispersées dans la mer, au Danemark, comme celles de sa chère mère .

 

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FIN 

( de la première partie )

 

04/11/2011

40 - Des plans sur la comète ...

     La vie se poursuivait "clopin-clopant", au Solédad l'ambiance devint moins gaie . Les soirs, à l'heure de "l'apéro" qui se faisait plus rare, je préférais lire à l'écart sur la terrasse, ou cultiver mon jardin secret, plutôt que me mêler à ceux en qui je n'avais plus confiance . Celà attristait Georges, mais vraiment, il m'était impossible de faire autrement . 

     Les après-midis, on allait en Toyota faire des courses à "Bonneveine", ou à pieds à "Mazargues" et parfois, un admirateur nostalgique demandait un autographe que Georges s'empressait de signer . Nous avions reçu une invitation du "Clos Mayol" à Toulon, mais la santé de Georges était trop incertaine pour s'y rendre . Dommage . On verrait plus tard . Nos adorables voisins redoublaient d'attentions et la paisible atmosphère environnante s'évertuait à panser nos âmes blessées . 

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     Ces derniers temps, la gentille dame marseillaise nous avait quittés à regret et une autre personne venait faire briller les grandes baies vitrées et étinceler une myriade de bibelots aussi argentés que les cheveux de Georges . Elle repassait également, ce qui me permettait durant cette journée de passer chez moi, de façon à ne pas laisser trop longtemps seul un Georges aussi soigné que son intérieur et qui se surpassait en mots croisés .

     J'avais peu de temps à consacrer à mon "projet" lorsque je retournais à "l'atelier" où mes créations sommeillaient, tout comme "Les petits santons" ... Il y avait les cours de conduite et puis d'autres soucis venaient me contrarier, car j'arrivais en fin de droits aux ASSEDIC et devais envisager la reprise de mon travail . Mais vu la santé vascillante de Georges, je ne le tourmentais pas avec ces problèmes et me retrouvai seule face à un dilemme ... 

     A plusieurs reprises, Georges avait manifesté le souhait d'unir nos vies . Il envisageait "d'acheter" un appartement où nous habiterions tous les deux, ce qui me contraindrait d'abandonner mon petit "chez moi" près de Toulon . Mais ces "plans" demandaient à réfléchir . Et j'avais mon "projet" en tête ...  Georges m'y encourageait vivement et me disait :

 - "Est-ce que cela ferait ton bonheur que je t'épouse ?" Et comme je lui répondais à chaque fois :  - "Bof ... Non ... ", il me disait alors :  - "Ah ... De toutes façons, cela t'évitera bien des ennuis après ma mort" ... ??

     Le "Fil" arrivait à son bout ... Parfois, au cours d'une promenade, je surprenais dans le regard livide de Georges une sorte de lassitude, une grande fatigue soudaine l'envahissait . Il puisait tout au fond de lui les infimes réserves ...

 

"CLOPIN CLOPANT"   chanson de Pierre Dudan

à suivre ...