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24/02/2011

INTERLUDE : Un triple Salto arrière dans le passé

 

     Quand j'étais petite fille, je vivais heureuse dans la région du "Renard de Morlange", où étaient nés mes aîeux . J'étais de nature gaie et sociable, on disait que j'étais "mignonne à croquer". Pourtant, mon père me mettait en garde : "Méfie-toi du loup ma petite" !

     Dans la ville où j'habitais se trouvait un grand Opéra-Théâtre, l'une de nos voisines y était figurante . Je l'apercevais parfois, le visage coloré de maquillage de scène, les faux-cils donnant à ses yeux des airs de papillons, elle ressemblait à mes poupées . Je gardais parfois son petit chien Riquet, tout blanc et frisé comme un mouton . Son mari fabriquait des kaléïdoscopes qui longtemps restèrent pour moi des boîtes magiques, jusqu'au jour où ... j'en compris les secrets ! Il m'en avait offert un avec lequel je faisais de merveilleux voyages dans les nuages .

                  J'avais des dispositions pour la danse, je faisais des pointes en chantant : "Je suis contente quand c'est jeudi, jeudi, jeudi " ...  A cette époque, ce n'était pas encore le mercredi !                                               

entrer des mots clefs

   Une autre de nos voisines, couturière, avait un petit chien qui ne s'appelait pas "Riquet" mais Boby . Un jour, il me prit l'idée de lui couper "la houppe" ! Pendant qu'elle discutait avec ma mère au sujet d'une  robe rose qui m'était destinée, la couturière posa ses ciseaux dont je m'emparai pour tondre le toutou . Il se laissa faire sans broncher, mais sa maîtresse poussa un cri d'effroi lorsqu'elle vit son "beau Boby tout laid " !

       Je gambadais sur le grand balcon avec la petite Nicole qui habitait l'étage au-dessus . Je la revois avec ses "longues nattes", comme la "Nicole" d'une jolie chanson de Georges . Elle m'aimait tant qu'un jour, elle me mordit en m'embrassant la joue ! Une autre fois, je fus mordue par un jeune Berger allemand . Il attendait, attaché devant la boulangerie, si mignon que je ne pus m'empêcher de l'embrasser avec fougue sur le museau . Mais je n'étais pas celle qu'il attendait et mon nez s'en souvient encore !

            Il m'arrivait de prendre le train en compagnie de ma marraine, pour rendre visite à ma chère grand'mère dans la campagne environnante . Parfois, des marins s'asseyaient dans le même compartiment que nous et alors, je m'amusais à toucher le pompon rouge qui ornait leur béret . Cela portait bonheur parait-il ! Un jour, on manqua la station où nous devions descendre, ce qui nous fit perdre beaucoup de temps et ma marraine me demanda de ne rien dire à ma mère . Je gardai ce secret durant de longues années puis je finis par l'oublier, jusqu'au jour où ma bonne fée elle-même vendit la mèche !

Dans la maison de ma grand'mère

Il y avait des araignées au plafond

Des attrape-mouches collants

Et dans un bocal, un scarabée .

Dans la grande armoire en bois sculptée

Entre les pots de confiture

Un scarabée ... dans un bocal

Qui avait des vertus ...  médicinales !

 

      Un peu plus tard, vers l'âge de huit ans, je fis un voyage à Paris toute seule, enfin presque . Ma mère m'avait confiée à un jeune Abbé de notre Paroisse, dont le visage portait des marques d'acné sévère et qui prenait aussi le train ce jour-là . Arrivés à Paris, le bon Abbé me remit aux bons soins   de ma marraine chez qui j'allais passer les grandes vacances avec ma cousine, tout près du Mont Valérien . On visita le Quartier Latin, les Universités où l'on retrouva des cousins et je découvris la cuisine asiatique des petits restaurants fleurissant dans ce quartier, émanation exotique empreinte de tristesse pour les vétérans d'Indochine comme mon oncle . Je fus séduite par la Capitale et je me promis d'y revenir ...

     En attendant, j'allais à "l'école de filles" ( qui n'était pas mixte à cette époque ! ) où je retrouvais mes nombreuses camarades, surtout Marie-Claude, Simone, ma chère Brigitte et aussi Martine, Mireille, Françine's ( il y en avait plusieurs ! ) Fabienne, Rosette, Yolande, Thérèse et bien d'autres au collège . On s'entendait merveilleusement bien . Salut les filles ! J'adorais lire la bibliothèque "rose" puis la "verte", "Les avatars de M. Subito" dans le journal, les B.D. très amusantes de cette époque, "Tartine", "Pim Pam Poum" et aussi les merveilleux "Contes des Mille et une Nuits" qui me transportaient dans de lointains pays idylliques . J'étais sage et appliquée, j'avais un don pour le dessin et la Directrice qui chantait aussi à la chorale, conseilla à mes parents l'Ecole des Arts Appliqués . Mais mon père, pourtant artisan de nature, ne voyait pas d'un bon oeil ces métiers artistiques qui n'offraient pas la sécurité de l'emploi et je ne pris donc pas cette voie . Vers l'âge de quinze ans, j'entrai non pas au couvent ! mais en apprentissage dans de vastes bureaux où je suivis une sérieuse formation au métier de la comptabilité . Je travaillais selon la méthode traditionnelle de cette époque, c'est à dire avec de grands registres comptables, au calque et à la main et au moyen d'énormes calculatrices bruyantes et machines à écrire crépitantes . Les ordinateurs n'existaient pas encore ! Ce métier me plaisait bien et je passais quatre années formidables, entourée de patrons bienveillants et de sympathiques collègues .

      A la maison, l'heure des "infos" à la radio était sacrée . Il fallait faire silence pour entendre Geneviève Tabouis, une journaliste renommée, donner les nouvelles : "Attendez-vous à savoir " ...  Cela parlait de sujets très sérieux . Je n'ai pas souvenir de faits divers horriblement sordides comme on les sert maintenant, avec légèreté et à toutes les sauces dès le petit-déjeûner et qui traumatisent les enfants et même les parents et grands-parents !

     Vers 19 ans, je décidai de voler de mes propres ailes et, ayant été émancipée, (la majorité était à 21 ans ! ) je repartis à Paris où la vie me paraissait très attrayante ...

 

        "Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage" ...

                                                                   Joachim Du Bellay

                                                                 ( Clip de RIDAN )

 

à suivre ...

 

03/02/2011

20 - Une belle histoire de coeur

     Dans la première moitié de cette année 79, la santé de Georges manifesta quelques "alertes" qui permirent, après  avoir passé les examens nécessaires, d'envisager l'inévitable opération dans les plus brefs délais .

   J'avais la grande chance de compter parmi mes amis, quelques Amis avec un grand "A" . L'un d'entre eux, Chirurgien originaire de Cahors et grand amateur d'Art et de Cirque, lui-même ami du Prince Consort du Danemark (Pays natal de Georges) issu de la même belle région, était un homme d'une grande générosité, altruiste et plein d'humanité . Il nous conseilla et adressa Georges à son remarquable confrère spécialiste de Chirurgie Cardiaque, l'éminent Professeur Charles DUBOST . 

    Georges fut opéré par le grand Professeur à l'Hôpital BROUSSAIS de Paris, en Juillet 79 . L'opération se passa parfaitement bien et au bout de quelques jours, il avait retrouvé son tonus habituel .

       Quelques semaines passèrent puis Georges fut envoyé à "Maisons - Laffitte". Ne pas confondre avec la région gastronomique landaise, qu'il eût certainement préférée ! Située à une dizaine de kilomètres au Nord-Est de Paris, cette Maison de convalescence l'accueillit quelques semaines afin qu'il put se rétablir parfaitement . 

     Sa mère et moi lui rendions visite quotidiennement, par le train Gare Saint-Lazare . Je la croisais parfois, si vaillante ! Elle n'aurait jamais failli, récompensée en retour par de profonds sentiments d'amour et de gratitude .

     Je m'étais chargée des paperasses et démarches administratives et des affaires dont Georges avait besoin, sa mère lui apportait quelque nourriture, parfois même "défendue" étant au régime strict . Il adorait la "sauce soja" dont il aurait dû se priver et malheureusement, la formule "sa gourmandise le perdra" s'appliqua à la lettre ...

    A peine plus d'une semaine après son arrivée à Maisons Laffitte, un infarctus le terrassa et il fut transporté de toute urgence en ambulance à l'Hôpital BROUSSAIS de Paris, où il fut à nouveau opéré par le Professeur DUBOST . Il resta dans le coma pendant plus d'une semaine, laissant l'équipe médicale très pessimiste . Au bout de longs jours, les mots de "mort clinique" furent prononcés . Puis soudain, un après-midi, alors que je me trouvais à son chevet, des signes de vie se manifestèrent ... L'électroencéphalogramme marqua quelques activités . Georges sortit du coma dans lequel il était plongé depuis de nombreux jours, il était sauvé !

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UN HOMMAGE

Au Grand Professeur DUBOST - Aujourd'hui malheureusement disparu -

et à toute l'équipe de l'HOPITAL BROUSSAIS de PARIS

        "Des Héros dont on ne parle pas" . 

 

     Georges eut la chance d'être opéré par ce Grand Chirurgien, sans autre contrepartie que de modestes honoraires .